Ni paillasson, ni Hérisson…

 

Qui n’a pas assisté à des joutes de pouvoir au sein d’une organisation ou dans sa vie personnelle ? Personne, évidemment… Un peu lamentable pour l’espèce auto-proclamée la plus évoluée, non ? Et s’il existait un moyen, assez simple finalement, d’y remédier, seriez-vous prêt à l’expérimenter ? Ok, let’s go !

 

Dans les relations interpersonnelles, il arrive souvent que la situation dégénère en jeu de pouvoir, en match, en combat où A veut l’emporter sur B, et B veut gagner sur A. Mais dans ce cas, quelque soit le résultat, qui gagne vraiment ? Ni l’un, ni l’autre… A ou B peut l’emporter cette fois là, mais qu’en sera-t-il de leur relation ? Quel sera leur état d’esprit lors de la prochaine décision à prendre ensemble ? La frustration du vaincu alimente déjà la prochaine joute… J’avais écrit précédemment un article sur le changement de paradigme entre le verbe Avoir et le verbe Être, et bien je prétends que les joutes de pouvoir sont du côté du verbe Avoir. Avoir raison, gagner une joute, c’est avoir le sentiment de monter en puissance, de prendre l’ascendant sur l’autre, c’est Avoir… Perdre la manche, c’est avoir le sentiment de ne plus Avoir quelque chose… Ce raisonnement vient du fin fond des âges et est malheureusement encore trop bien ancré dans nos comportements. Dans les relations interpersonnelles, une croyance trop répandue, et croyez moi qu’en coaching je vois malheureusement souvent ce cas, est qu’il faut forcément un gagnant et un perdant. Or il existe une autre de voie de passage où les 2 personnes peuvent s’estimer heureuses du résultat. Si tu es content du résultat et moi aussi, où est le problème…

 

Alors, comment allons-nous faire tous les 2 pour trouver une solution qui aille aux 2 parties ? Eh, bien tout simplement en étant tous les 2 assertifs. L’assertivité est une compétence comportementale qui permet à la fois d’affirmer, de défendre son point de vue tout en écoutant et en respectant le point de vue de l’autre. L’assertivité est souvent résumée par la mention suivante : Ni paillasson, ni hérisson ! Ce terme a été introduit par le psychologue Andrew Salter. Deux personnes qui adoptent ce comportement vont se mettre dans un état d’esprit pour pouvoir trouver une solution qui respectent les positions respectives. Attention, l’assertivité n’est pas à confondre avec le consensus, qui rime plutôt avec compromis et qui va faire en sorte que chaque position ne sera pas adoptée en intégralité mais forcément avec une partie en moins. Or être assertif, ce n’est pas être paillasson, mais affirmer son point de vue dans son entièreté. Une des manières de faire pour « apprendre » à devenir assertif, car et c’est la bonne nouvelle l’assertivité peut s’apprendre (c’est comme tout il faut juste le vouloir), est de commencer par écouter l’autre exposer son point de vue (si besoin, prendre 3 respirations longues et souffler lentement avant ;-)). Écouter l’autre va renforcer votre empathie pour la personne, ce qui vous permettra de vous posez la question suivante : « Et si j’étais à sa place, si j’étais elle, comment je verrai les choses ? ». La vraie écoute empathique va ouvrir le champ des possibles et permettre la discussion notamment en posant des questions de clarification pour mieux comprendre le point de vue de l’autre. Et là, le cercle vertueux est déjà enclenché, chaque réponse à une question de clarification amènera de la clarté et enlèvera de la confusion. N’étant pas dans la tête de l’autre, il nous est nécessaire de poser des questions pour mieux le comprendre. Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je dis, ce que tu entends, ce que tu comprends, ce que tu notes, il y aura forcément de la perte d’information, à compenser par l’écoute empathique et les questions de clarification.

Un moyen complémentaire qui aide dans le comportement assertif est de se faire la réflexion suivante : « Et si dans tout ce que cette personne me dis, il y avait ne serait-ce que 5% de vrai ? »

 

Une relation interpersonnelle, où les 2 personnes adoptent un comportement assertif, permet de respecter l’Être de ces personnes. Elles ne seront donc plus du côté obscur de la force, du côté « Recherche de pouvoir », du côté du verbe Avoir. Elles vont alors quitter leurs sentiers où chacun d’elles voulaient absolument avoir raison, pour marcher côte à côte sur une route devenue soudain beaucoup plus large.

 

Et dire qu’un comportement aussi fondamental que l’Assertivité n’est pas enseigné dans nos écoles me laisse sans voix, pas vous ?

 

Notes

1 Un autre article sur l’assertivité pour avoir un point de vue autre que le mien

2 Un autre article qui donne une manière différente de cultiver son assertivité

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