To be or not to be ? That’s the big question, isn’t it ?

Il n’y a pas si longtemps, 10000 ans environ, commençait une drôle de période pour nous les Humains : le Néolithique.

D’une vie de nomade Chasseur-Cueilleur, l’Homme moderne allait devenir sédentaire, pour la bonne et simple raison qu’il avait réussi à « régler » le problème quotidien de sa subsistance en maîtrisant l’Agriculture et l’Élevage. Plus besoin de parcourir des kilomètres pour trouver sa pitance puisque l’Homme était parvenu à faire pousser des semences, à les stocker et à les ré-utiliser au fil des saisons. Plus besoin de jouer sa survie en allant chasser des bêtes énormes et/ou féroces, puisque l’Homme avait domestiqué des animaux et arrivait à faire en sorte qu’ils se reproduisent. L’Homme a alors connu une phase sans précédent où le monde a été un peu moins hostile et la survie moins difficile. Mais pour que cette vie soit plus douce et qu’il n’y ait pas de retour en arrière, l’Homme a dû apprendre à emmagasiner, à stocker pour ne plus connaître de périodes de disette et ainsi assurer la survie de l’espèce. Ne rien avoir était alors synonyme de mort ou presque, et l’Homme a alors recherché la croissance, et est entré dans une course folle où le pouvoir a été sublimé dans le verbe « Avoir ». Celui qui avait, celui qui possédait était puissant car il pouvait assurer sa survie et celle des siens.

Au travers de l’évolution de l’espèce Humaine, cf. mon précédent article sur les Organisations Opale, les types d’organisation mis en œuvre par les Humains dans les différents vMèmes de CP-Rouge jusqu’à ER-Orange, en passant par DQ-Bleu ont alimenté toujours un peu plus ce culte du verbe Avoir. Dans le clan CP-Rouge, les plus forts avaient la plus « grosse part », les moins forts se contentant des miettes laissés par les autres. Dans l’organisation de type DQ-Bleu, le collectif était organisé pour que tout un chacun contribue, travaille pour plus d’efficacité globale mais uniquement ceux qui étaient au sommet de la hiérarchie conservaient les richesses (par exemple, les évêques étaient riches et possédaient des terres). Concernant l’organisation ER-Orange, il suffit d’écouter les médias pour entendre pléthore d’exemples où les actionnaires se « gavent » sur les bénéfices réalisés par les entreprises alors que ce profit est réalisé par tous les collaborateurs. Les délocalisations d’outils de production, alors que certains d’entre eux sont bénéficiaires, pour encore plus de profit pour les actionnaires montrent bien que le pouvoir est dans ce verbe Avoir.

Mon propos vous étonne, vous êtes sceptiques, vous en doutez ? Alors quelle signification donnez-vous au « Black Friday » et autres périodes de soldes si ce n’est le culte du verbe Avoir ? De plus, comment interprétez-vous les signes extérieurs de richesse que tout un chacun peut exposer (voiture, patrimoine, habillement, superficie de bureau, place de parking, offre du CE, école privée, …) ? Nous sommes bien dans une phase où le culte du verbe « Avoir » est encore à l’œuvre. L’ironie du sort est que cette peur de la mort, qui pousse l’Humain à engranger de l’Avoir, le précipite toujours un peu plus vers sa propre mort du fait de la surconsommation, cette dernière provoquant non seulement l’épuisement des ressources planétaires mais encore le réchauffement climatique…

 

Indépendamment des datations scientifiques, certains penseurs comme Michel Serres1 pensent que le Néolithique a perduré jusqu’à la fin du XXème siècle. Pour ma part, j’ai la conviction que ceci est vrai et j’ajouterai qu’avec cette fin du Néolithique, même si celui-ci est toujours à l’œuvre, le règne du verbe « Avoir » est en train de péricliter et qu’une nouvelle ère, un nouveau paradigme est en train d’éclore où le verbe « Être » permettra à l’Homme, s’il survit au règne du verbe Avoir, de franchir un nouveau palier. En effet, de plus en plus de personnes, et d’organisations sont en quête de sens. Pour trouver celui-ci, ces personnes, ces organisations se connectent à nouveau à ce qu’elles ont oublié tout au long du chemin, à ce qu’elles ressentent et émergent de leur moi profond. Elles re-découvrent que le plus important n’est pas d’Avoir mais d’Être soi-même pour laisser s’exprimer pleinement ce que la Vie a mis en elles. C’est tout le sens du message que nous envoie, par des types de messages totalement différents j’en conviens, à la fois les Millennials qui ne veulent plus travailler dans les organisations ER-Orange, et à la fois les organisations Opale qui recherchent à satisfaire leur Raison d’Être Évolutive et non pas le profit.

 

To be or not to be ? That’s the big question, isn’t it ? I think so…

Notes

1 Michel Serres : http://institutmichelserres.ens-lyon.fr/spip.php?article41

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